L'Artillerie à Cheval en Belgique

 

Les origines des batteries à cheval belges remontent à 1814.

On retrouve ainsi à la bataille de Waterloo une batterie à cheval composée de Belges. Cette batterie, commandée par le capitaine Charles Frédéric Krahmer de Bichin, appartenait à la 1ère Brigade de la 3ème Division néerlandaise. Elle avait un effectif de 3 officiers et de 120 canonniers et s'est distinguée par son allant et sa puissance de feu au cours de la journée du 18 juin 1815.

De cette batterie à cheval et d'une batterie à pied commandée par la capitaine Lux allait naître ce qui en 1830 serait l'artillerie belge.

 Ce qui particularisait l'artillerie à cheval, c'est que tous ses servants étaient à cheval; cela permettait des mouvements rapides à travers le champ de bataille afin de pouvoir porter le feu partout où cela était nécessaire (d'où le nom d'"artillerie volonté").

 C'est en 1832 que les premières batteries à Cheval sont formées. En 1836, les 2ème et 3ème Régiments d'Artillerie de campagne absorbèrent chacun deux batteries.

Enfin, une modification importante apparaît dans l'organisation de l'Artillerie à Cheval.

Par Arrêté Royal du 29 mars 1910, les Groupes (= 2 batteries) à Cheval cessèrent d'appartenir aux Régiments d'Artillerie, pour constituer respectivement l'Artillerie à Cheval des 2ème et 1ère divisions de cavalerie, qui s'installèrent l'un à Malines, l'autre à Louvain.

Les deux groupes furent augmentés chacun d'une batterie.

Pendant la première guerre mondiale, le Ie et le IIe groupe d'Artillerie à Cheval se distinguèrent en de nombreuses occasions et récoltèrent de nombreuses citations actuellement brodées sur les étendards des 17RA et 18RA qui leur ont succédé.

 Lors de sa réorganisation en 1923, la Division de cavalerie fut dotée d'un "Régiment d'Artillerie à Cheval" (RACh). Le IIe groupe rejoignit le Ier à Louvain. Chacun d'eux comptait trois batteries à cheval de canons de 75mm à tir rapide. On y adjoignit un IIIème groupe à cheval de deux batteries d'obusiers légers de 105mm, qui s'installa à Namur. En 1930, sa puissance de feu fut augmentée et sa mobilité développée : le groupe fut tracté. Un IVe groupe à deux batteries équipées de canons de 75mm fut adjoint.

 En 1936, des tracteurs automobiles vinrent prendre la place des chevaux. Néanmoins l'esprit reste et les canonniers de 1940 feront preuve de la même ardeur que leurs Anciens de 1914.

Lors de la mobilisation de 1939, le Régiment d'Artillerie du Corps de cavalerie (R.A.C.C.) a donné naissance à deux régiments de Division de cavalerie, formés chacun de deux batteries issues des Ie et IIe groupes : le 17A et le 18A. Les IIIe et IVe groupes ont formé le Régiment du Corps de cavalerie, composé de quatre groupes et appelé le 19A. Ces régiments n'ont aucune parenté avec les régiments d'Artillerie de campagne, portant ces numéros issus de la première guerre mondiale.

Les deux groupes furent augmentés chacun d'une batterie.

Pendant la première guerre mondiale, le Ie et le IIe groupe d'Artillerie à Cheval se distinguèrent en de nombreuses occasions et récoltèrent de nombreuses citations actuellement brodées sur les étendards des 17RA et 18RA qui leur ont succédé.

 Lors de sa réorganisation en 1923, la Division de cavalerie fut dotée d'un "Régiment d'Artillerie à Cheval" (RACh). Le IIe groupe rejoignit le Ier à Louvain. Chacun d'eux comptait trois batteries à cheval de canons de 75mm à tir rapide. On y adjoignit un IIIème groupe à cheval de deux batteries d'obusiers légers de 105mm, qui s'installa à Namur. En 1930, sa puissance de feu fut augmentée et sa mobilité développée : le groupe fut tracté. Un IVe groupe à deux batteries équipées de canons de 75mm fut adjoint.

 

Le 19 A  et 

la campagne de Belgique - 1940

 

Lorsque la guerre éclate le 10 mai 1940, le 19e d'Artillerie fait partie du Corps de cavalerie. Il comprend quatre groupes : les Ier, IIe et IIIe, chacun à trois batteries, et le IVe à quatre batteries.

 Les groupes du 19 A combattirent principalement sur la Gette et dans la partie Nord du front de l'armée. Ils agirent le plus souvent isolément.

 Le Ier groupe, après avoir participé à la défense et décrochage du Ier Chasseurs à Cheval sur le canal de la Jonction, se distingua particulièrement les 13 et 14 mai au cours des combats sur la Gette avec la 2e Division de cavalerie, et le 19 mai à Zwyndrecht avec les 2e et 1er Lanciers. Ces deux actions valurent au Ier groupe les citations suivantes :

 LA GETTE : "Chargé de défendre, les 13 et 14 mai 1940, la position de recueil et d'arrière-garde de la Gette, a exécuté sa mission sans le moindre fléchissement, contre de violentes attaques ennemies, bien que son flanc droit fut découvert. Ne s'est replié que sur ordre formel, à l'aube du 14 mai, après avoir exécuté les nombreuses destructions prévues, et a rejoint la position KW en ordre parfait".

 ZWYNDRECHT : "Renforçant le 4e Lanciers, au cours de la journée du 19 mai 1940, a contribué par sa contre-attaque et l'appui de ses feux, à contenir l'ennemi pendant toute la journée, et à réaliser ainsi la sûreté de l'installation de l'Armée sur le canal de Terneuzen et sur l'Escaut".

Le 27 mai, il participe à la résistance, puis à la contre-attaque de Knesselaere, avec les carabiniers Cyclistes et les Chasseurs à Cheval du Groupement Morel de Westgaver, ce qui lui vaut citation :

 KNESSELAERE : "Placé en arrière-garde, le 27 mai 1940 dans l'après-midi sur la position de Knesselaere, pour protéger le repli du II/ca, a brillamment et complètement rempli sa mission, prononçant plusieurs contre-attaques résolues, infligeant de fortes pertes à l'ennemi, capturant environ 150 prisonniers et un matériel important".

Le IIe groupe appuya le 2e Guides et le 1er carabiniers Cyclistes à la bretelle de Winterbeek, les 13 et 14 mai. Du 19 au 23 mai il est sur la Dendre et sur l'Escaut, avec la 1ère Division de Chasseurs Ardennais. Il fut à Vinkt, pendant la bataille de la Lys, avec les Chasseurs Ardennais et la 1ère Division. Les citations "VINKT", "LA DENDRE" et "WINTERBEEK" viennent enrichir ses boucliers. Les voici dans toute leur sobriété :

 VINKT : "Avoir brillamment collaboré à la contre-attaque, qui a permis de reconquérir, le 25 mai 1940, une partie de nos positions dans la région Nord-Ouest de Deynze".

 LA DENDRE : "A livré, le 19 mai 1940, depuis la Dendre jusqu'à l'Escaut un combat retardateur qui a donné à plusieurs divisions le temps nécessaire à leur prise de position défensive sur l'Escaut. A accompli cette mission avec courage et ténacité, infligeant de sérieuses pertes à l'ennemi, dont la progression a été efficacement contenue pendant toute cette opération".

WINTERBEEK : "Pour la remarquable précision qui présida à l'exécution des ordres, prescrivant à ces unités d'élite de prolonger vers le Nord la défense de la Gette. Grâce à l'excellent esprit avec lequel elles subirent la pression de l'adversaire sur le Winterbeek, les 2e Guides, 1er carabiniers Cyclistes et II/9 A assurèrent dans leur secteur la sûreté du repli sur la position KW qui pouvait sembler un instant compromise".

 Le IIIe groupe se distingua avec la 2e Division de cavalerie sur la Gette, les 13 et 14 mai, et y gagna la citation "LA GETTE", comme le 1er groupe. Il fut ensuite affecté à la 1ère Division de cavalerie.

 Le IVe groupe, détaché le 10 mai au groupement "K" sur l'Ourthe, appuya la 1ère Division de Chasseurs Ardennais, puis participa avec le 4e Lanciers au combat de Zwyndrecht le 19 mai, ce qui lui valut la citation "ZWYNDRECHT" sur les boucliers. Il acheva, comme le IIIe groupe, la campagne de la 1ère Division de cavalerie.

 C'est le 19 A qui conserva l'étendard du Régiment d'Artillerie du Corps de cavalerie (R.A.C.C.).